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Photo du rédacteurPhilippe

La confiance, base de l'amitié.

Dernière mise à jour : 10 avr. 2019

J'avais entendu parler des parades nuptiales du Tétra Lyre ( ou Petit Coq de Bruyère ) comme de l'un de ces spectacles que l'on ne voudrait pas manquer. Depuis plusieurs années déjà je caressais l'espoir de l'observer, mais sans jamais pouvoir le concrétiser.


Dans les Alpes Françaises le Petit Coq occupe surtout les boisements clairs de l'étage forestier supérieur, entre 1700 et 2100 m d'altitude. Les parades se déroulent au printemps dans une zone restreinte appelée "place de chant" ou arène. L'horaire est très matinal puisque les premiers coqs se pointent sur les lieux avant le lever du soleil.


Connaitre cet emplacement précis à l'avance est impératif pour observer la scène sans effrayer les oiseaux. En effet cette espèce fragile est très sensible au dérangement. Or, il n'est pas question de compromettre sa reproduction sous prétexte de ramener une image.


Il faut donc accepter de se lever très tôt, pour avoir le temps de gravir le dénivelé entre le parking et la place de chant puis s'installer dans l'affût, avant que le jour ne se lève. Parfois venir la veille et dormir sur place est la meilleure solution. Enfin, quitter la cache ne sera possible qu'une fois les oiseaux envolés depuis un long moment.

Celui qui forme le projet de faire de belles images de ce splendide oiseau, s'expose donc à de longues heures d' immobilité, dans les froidures du printemps montagnard.


Et tout cela, Didier et Gilles, deux amis Savoyards amoureux de leur région, le savaient bien.

J'ai rencontré Didier l'été dernier. Nous avons rapidement sympathisé lors d'une discussion autour de la faune des montagnes et plus particulièrement au sujet du fameux Coq.

Immédiatement la confiance s'est instaurée. Et une nouvelle amitié a commencé à se tisser.

Nous avons alors pris rendez-vous pour le printemps 2018, en accord avec Gilles, pour les pariades du Petit Coq.



Me voici bien installé dans l'affût.

Encore tout réchauffé par la rapide marche d'approche, je ne sens pas le froid. La lune, a caché sa rondeur derrière les hautes arrêtes rocheuses. Comme un miroir, le manteau neigeux renvoie les rayons lunaires et détache la silhouette des épicéas.

Tout est calme. L'attente est fébrile.

Une coulée d'avalanche gronde au loin, puis le silence s'impose de nouveau.

Vont-ils venir ? Ne sommes nous pas arrivés un peu trop tard ? Les aurions nous dérangés malgré toutes nos précautions ?


Finalement, les Merles à plastron, comme Gilles me l'avait indiqué, introduisent le concert matinal. Soudain un roucoulement se fait entendre. Je reconnais bien ce chant si particulier : il est tout proche, là, dans mon dos, le premier Tétras Lyre de ma vie !


A ma grande surprise le coq s'est déplacé en marchant d'un pas rapide, dans la neige, et non pas en volant. Contournant l'affût par le haut, il est venu stopper à quelques mètres devant moi, la queue déployée à la verticale, le cou tendu et le bec bien haut, plus fier qu'un matador. D'un coup il a comme éternué en sursautant sur place, à deux reprises. Puis il s'est mis à pivoter sur lui même en piétinant, la tête penchée en avant, le cou démesurément gonflé tout en roucoulant et en arborant son bel éventail blanc et sa grande lyre noire.


Plus fier qu'un matador !

Un autre chant, plus lointain, s'est fait l'écho du premier et j'ai alors réalisé qu'un autre mâle avait fait son entrée sur l'arène.


Brusquement, le premier coq s'éloigne de l'affût d'un pas décidé, tout droit en direction de son rival. L'autre le rejoint, mais plus timidement et sur une distance beaucoup plus courte.

Arrivés tout proche l'un de l'autre ils s'immobilisent, se toisent, feignent de s'ignorer, reprennent leur tourniquet en roucoulant, sautent et chuintent.


Puis vient l'affrontement, face à face, les coups partent, vifs comme l'éclair. Les ailes claquent et la neige vole autour. Bonds en avant , esquives par reculs rapides, les corps se tendent, s'étirent et se rétractent à la manière d'escrimeurs. J'ignore les règles exactes, mais bec et ongles, chacun défend ses plumes. Car il s'agit d'impressionner et de rester séduisant !


D'ailleurs, assez rapidement l'un et l'autre retournent à leur territoire respectif, pour déguster quelques bourgeons, branchés sur un sapin, ou pour faire un brin de toilette, lissant délicatement les belle plumes d'apparat. Prendre un peu de repos n'est pas de refus pour mieux recommencer quelques minutes plus tard.


Ils passeront plusieurs heures à se pavaner, à danser en roucoulant , à sauter en chuintant , à ferrailler, espérant séduire une poule pour l'instant invisible à mes yeux.


C'est vraiment un drôle de spectacle. Quel sport ! Quelle énergie ne dépensent-il pas pour convaincre les poules. Certainement qu'elles peuvent ainsi choisir le plus vigoureux et le plus endurant.


Je comprends aussi beaucoup mieux les expressions courantes comme : "se pavaner" , "fier comme un coq" , "se voler dans les plumes" , " se défendre bec et ongles"...


Le deuxième jour d'affût l' arène fut transformée de longs moments en scène d'ombres chinoises par la brume. Une femelle viendra se présenter aux abords de la place de chant, perchée en observatrice sur une lame de rocher. Les deux mâles surexcités redoubleront d'effort, répétant inlassablement la même chorégraphie.


Je fus comblé.


J'ai vraiment apprécié l'aide de Didier ce dernier jour : venir au beau milieu de la nuit, juste pour porter une partie de mon matériel jusqu'à la place de chant, m'aider à m'installer pour ensuite repartir sans rien voir, c'est vraiment une attention particulière, un geste amical désintéressé !

Compte tenu de la présence de cet épais brouillard, et des risques encourus dans ce relief si on ne sait où aller, je ne serais pas parti seul. Je dois donc à Didier ces belles observations.


De la confiance est née l'amitié.

Et cette amitié est source d'enrichissement mutuel.


Il en va de même avec notre créateur. Lui accorder notre confiance engendre une nouvelle relation, une amitié éternelle, car Il est une source d'eau vive :


"Béni soit l’homme qui fait confiance à l’Eternel et qui place son espérance en lui ! Il ressemble à un arbre planté près de l’eau et qui étend ses racines vers le cours d’eau : il ne s’aperçoit pas de la venue de la chaleur et son feuillage reste vert. Lors d’une année de sécheresse, il ne redoute rien et il ne cesse pas de porter du fruit". Jérémie Chapitre 17 v 7-8

C'est ce qui s'est passé pour moi, tout comme pour cet homme, Abraham, appelé le père des croyants :

"Abraham eut confiance en Dieu et cela lui fut compté comme justice. Et il a été appelé ami de Dieu." Jacques 2:23

J' ai fais confiance à Dieu, j'ai cru en sa Parole, et Il a fait de moi son ami. Or sa Parole, c'est Jésus : sa vie parle d'elle même et il nous a laissé un enseignement.

[Jésus dit :] Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. Jean 15: 14-15

Désirons-nous avoir Dieu, le créateur, pour ami ?






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