Ça y est, il arrive, me souffle Lionel posté à quelques mètres de moi. Et il enchaîne avec ses premiers clichés.
Où est il ?! Je l'entends bien, mais impossible d'évaluer précisément la distance qui nous sépare. Et je ne sais où chercher exactement. J'explore minutieusement du regard les abords du couloir où nous espérions le voir arriver, mais en vain. Je demande à Lionel, de me préciser sa position ... Mais je n'arrive toujours pas à le localiser ! Je le cherche désespérément dans mon viseur. Mais où est-il donc ? Je stresse : Il va m'échapper ! J'interroge à nouveau mon acolyte qui répète : vise les deux sapins sur la crête puis en dessous, l'arbre jaune ; il est là. D'une inspiration profonde, je tente de me calmer. Je quitte le viseur du regard pour avoir une vue d'ensemble et bien suivre les indications de Lionel. Les deux sapins, l'arbre jaune ... Là ! Enfin je le vois ! Un instant, le cerf marque un arrêt, et pousse un brame, défiant ainsi le maître de la place situé en contre-bas, bien camouflé sous le couvert des derniers feuillus de l'alpage. Je reprends mon cadrage : il est magnifique dans ce décor automnal ! Juste sur la crête, et se détachant parfaitement sur la forêt de sapins. La lumière, tamisée par les brumes accrochées au sommet, l'enveloppe de douceur, révélant ainsi sa belle robe brune. Clac, clac, clac ! Et voilà. J' ai mon image. Mais il était grand temps ; car soudain, bien décidé à en découdre, le cerf descend en direction de la place de brame et disparaît derrière le feuillage. J'ai bien failli ne pas le voir ! Heureusement que Lionel est resté vigilant !
Tout nous laisse espérer qu'il s'approche encore de nous. Nous sommes tout excités à l'idée de faire une image plus intime de ce beau spécimen. Mais ce ne sera pas le cas : après quelques "échanges" de brames, le maître des lieux, toujours invisible, pousse un raire de victoire et notre ami tourne les talons pour retourner d'où il est venu. Nous comprenons alors qu'il ne viendra plus ! Car à force de les côtoyer nous commençons à comprendre un peu mieux leur langage. (*)
Il faut dire que les cerfs ont bataillé toute la nuit. Depuis ma tente, bien au chaud dans mon duvet de plume, c'était un vrai plaisir de les entendre. Leurs brames lointains me berçaient. Maintenant, en milieu de journée la fatigue les gagne et leur impose le repos. Nous étions bien décidés à attendre la fin de leur sieste, pour les observer brouter les pelouses alpines en soirée, mais le temps nous imposera ses caprices : les nuages se sont accumulés en un épais couvercle gris coiffant tous les sommets alentours. Bien qu'à regret, la sagesse conduisit Lionel à décider de notre retour.
Cette photo est ma préférée pour cette saison 2019 car l'ambiance automnale et le caractère montagnard sont là. Et c'est grâce à l'oeil aiguisé de Lionel. J'avais oublié mes jumelles et sans elles je n'aurais jamais vu arriver ce cerf. C'est vraiment un cadeau de pouvoir être deux et de s'entraider dans de telles circonstances. J'ai pu ainsi constater une fois de plus que nous n'avons pas la même acuité visuelle ! L'habitude d'observer joue aussi, car le regard s'éduque. Et à force d'exercice, on finit par voir ce que d'autres ne voient pas. C'est comme pour les champignons ...
Dans le domaine spirituel il en va de même. Je suis convaincu que nous sommes, naturellement, comme des mal-voyants aux réalités de Dieu. Nous n'arrivons pas à les discerner clairement. On a bien comme une intuition, mais rien de très précis et on ne sait pas exactement vers où chercher. Malheureusement on risque de passer à coté de la vérité toute notre vie !
Mais ce qui me réconforte, c'est de lire que Dieu a choisi de se faire connaitre clairement : Voici ce que Jésus dit à l'apôtre Paul lorsqu'il se révéla à lui sur le chemin de Damas : "lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds ; car je te suis apparu pour t’établir ministre et témoin des choses que tu as vues et de celles pour lesquelles je t’apparaîtrai. Je t’ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t’envoie, afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu’ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu’ils reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et l’héritage avec les sanctifiés". Actes 26 :16-18 Et comment Paul ouvre-t-il les yeux de ces gens ? En présentant Jésus-Christ et son oeuvre comme il l'explique ensuite : " grâce au secours de Dieu, j’ai subsisté jusqu’à ce jour, rendant témoignage devant les petits et les grands, sans m’écarter en rien de ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver, savoir que le Christ souffrirait, et que, ressuscité le premier d’entre les morts, il annoncerait la lumière au peuple et aux nations. Actes 26 :22-23
Car Jésus est lui même la lumière qui éclaire tout homme comme nous l'indique Jean, l'évangéliste :
1 Au commencement était celui qui est la Parole de Dieu. Il était avec Dieu, il était lui-même Dieu. 2 Au commencement, il était avec Dieu. 3 Tout a été créé par lui ; rien de ce qui a été créé n’a été créé sans lui. 4 En lui résidait la vie, et cette vie était la lumière des hommes. 5 La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas étouffée. 6 Un homme parut, envoyé par Dieu ; il s’appelait Jean [note : il s'agit de Jean-Baptiste]. 7 Il vint pour être un témoin de la lumière, afin que tous les hommes croient par lui. 8 Il n’était pas lui-même la lumière, mais sa mission était d’être le témoin de la lumière. 9 Celle-ci était la véritable lumière, celle qui, en venant dans le monde, éclaire tout être humain. 10 Celui qui est la Parole était déjà dans le monde, puisque le monde a été créé par lui, et pourtant, le monde ne l’a pas reconnu. 11 Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli. 12 Certains pourtant l’ont accueilli ; ils ont cru en lui. A tous ceux-là, il a accordé le privilège de devenir enfants de Dieu. 13 Ce n’est pas par une naissance naturelle, ni sous l’impulsion d’un désir, ou encore par la volonté d’un homme, qu’ils le sont devenus ; mais c’est de Dieu qu’ils sont nés. 14 Celui qui est la Parole est devenu homme et il a vécu parmi nous. Nous avons contemplé sa gloire, la gloire du Fils unique envoyé par son Père : plénitude de grâce et de vérité ! Extrait de l' évangile de Jean Chapitre 1 : versets 1 à 14
Personnellement, j'ai été aidé par des amis, qui forts d'expériences vécues aux côtés de Jésus, ont pu m' aider à mieux "discerner où le trouver". Je crois que toute personne qui conduit une autre vers Jésus, l' aidera à y voir plus clair sur le plan spirituel. Toutefois, c'est bien Jésus, et Lui seul, qui éclaire les personnes désireuses de voir la vérité, en faisant la lumière dans leur coeur. Nous même, nous n'en avons pas la capacité. Et pour le faire, il nous a donné la paire de jumelles spirituelle, indispensable, à ne surtout pas oublier : la Bible ! il faut la lire, car c'est en le faisant que l'on découvre qui est Jésus et ce qu'il a fait !
... Alors que les premières gouttes nous atteignaient, le sentier du retour nous permis de rencontrer une sympathique randonneuse, Monique. Nous avons entamé la conversation, qui s' est prolongée avec de profonds partages sur la vie et la mort, autour d'un thé bien chaud et d' une délicieuse confiture de myrtilles ... C'est aussi cela la montagne ... des rencontres inattendues. Finalement, les caprices du temps ont du bon !
(*) On distingue différents types de brame ou raire ( cri du cerf) :
Le raire langoureux destiné aux biches
Le raire de poursuite quand il suit une biche
Le raire de défiance pour provoquer le dominant et se mesurer à lui
Le raire de victoire qui met fin à l'intrigue ( joutes verbales ou combats physiques)
Le raire de surprise quand on le dérange
Pour vous faire une idée vous pouvez écouter ici.
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